L'Auberge des Cinq Epées

Une jeune fille encapuchonné essayait de se frayer un chemin au milieu de la foule. Épuisée par une longue journée dans la foret environnante, elle traînait plus qu’elle ne portait un panier derrière elle. Plus elle avançait plus le peu de chemin lui restant à faire semblait insurmontable.

La jeune fille entra finalement dans une herboristerie, avant de s’écrouler sur la première chaise disponible. Elle ferma les yeux avec délices prête à commencer sa nuit immédiatement.

C’est à cette heure que tu rentres, hurla l’herboriste. Comment veux-tu que j’honore mes commandes si tu passes tes journées à t’amuser dans les bois!!!

La jeune fille rouvrit les yeux et baissa la tête honteuse.

Vous aviez demander de la sauge argenté des montagnes, vous savez comme cette plante est rare, je n’ai pu en trouver prêt du lac intérieur, celui où vivent les Murlocs. J’ai eu beaucoup de mal à m’en emparer, mais la voilà.

Elle sortie du panier la précieuse herbe et la tandis à l’herboriste. Le vieil homme s’empara de la sauge argenté des montagnes et l’ausculta avec milles précautions. Les yeux brillant devant ce qu’il attendait depuis des jours.

Pose le restant sur la table et prend ta liste pour demain.

Il regarda la jeune fille et fronça le nez.

Et Cerridwen, va te laver tu sens vraiment mauvais!!!

En se levant la dite Cerridwen fit tomber sa capuche, son visage et ses cheveux étaient couvert de boue, son visage semblait abimé par endroit.

Vous n’avez pas une potion pour moi ?

Devant l’air mauvais de l’apothicaire, Cerridwen prit ses jambes à son cou avec la nouvelle liste.

*Mais pourquoi est-ce que je travail pour lui*

Ses pas la dirigèrent inconsciemment à l’auberge où elle avait élue domicile faute de mieux pour le moment. Elle poussa la porte de l’auberge et demanda en souriant au serveur.

Vous avez encore une petite place pour moi ?

Caoru vit tout d’abord d’un mauvais œil la fille crasseuse qui venait d’entrer dans l’auberge. Cerridwen était en effet méconnaissable. Mais Caoru ne l’était pas moins, un travail et une âme moins torturée l’avaient transformé autant physiquement que mentalement.

Les traits moins tirés, une peau bien blanche faisant ressortir ses yeux d’un vert émeraude, un costume impeccable … S’il n’avait pas tout à fait l’air d’un elfe exemplaire, puisqu’il ne l’était qu’à moitié, il en avait au moins la prestance.

En effet, depuis les derniers affrontements, le démon qui sommeillait en lui ne s’était pas montré. Résultat, sans doute, d’un nombre incalculable de potions ingurgitées.

Bonjour Mademoiselle. Vous cherchez un emploi…

Le visage de Caoru resta neutre. Il ne voulait pas montrer à la jeune femme, le désagrément dans lequel elle le mettait : pour sûr, Sardack ne voudrait pas d’une souillon comme serveuse.
Après un court moment de réflexion, il se retourna et continua :

Je vais en parler avec mon patron.

Il fit signe à l’immense barman de venir : pas la peine de laisser la jeune fille entrer d’avantage et lui laisser miroiter un entretien éventuel. S’il appelait Sardack, c’était bel et bien pour lui laisser le sale boulot d’avoir à renvoyer l’opportune.

Ce dernier fit signe qu’il arriverait dans quelques instants, le temps de finir les cocktails qu’il était en train de préparer.

Alors qu’il se retournait vers la sorcière, Caoru annonça tel une prédiction :

Mais, vous savez, je n’ai pas trop d’espoir pour vous. Nous sommes déjà suffisamment pour …

Mais Caoru fut saisit par une impression étrange alors que la jeune femme avait levé les yeux sur lui. Ce bleu unique et envoûtant, il ne le connaissait que trop bien.

… pour … Cerridwen ? C’est bien vous ?

Il fut interrompu par Sardack :
Qu’est-ce qu’il y a ?

Surpris, Caoru saisit la petite sorcière par l’épaule en se plaçant entre elle et Sardack : il ne fallait pas qu’il la voit dans cet état.
Euuh … Mais rien, mais rien … Je vais prendre une petite pause … 10 minutes pas plus… Tu sauras gérer ça, hein ?

Puis, il tira Cerridwen vers les escaliers, se dépéchant afin d’éviter toute question supplémentaire du tenancier-ours.

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[HRP]revenant de là où j'ai été envoyé dans le post du dessus[HRP]

Arrivant dans la grande salle de l’auberge, Cerridwen parti immédiatement à la recherche de son sauveur, qu’elle trouva voguant entre les tables.
Elle l’attrapa discrètement, tandis qu’il se rendait au bar.

Monsieur, je voudrais vous remercier de votre générosité. Pourrais-je connaître le nom de celui dont je suis la débitrice ?

Elle lui fit un grand sourire, se demandant si elle ne l’avait pas déjà rencontré.

L’arrivée de Cerridwen en bas ne fut pas discrète, en tout cas, pas pour Caoru, qui ne vit qu’elle à cet instant. Mais cette impression n’appartenait qu’à lui, car loin d’être somptueuse, elle était habillée de façon bien banal pour l’endroit.

Pour une serveuse en tout cas.

Elle portait une large jupe de tissu épais et bleu pâle qui dessinait les courbes troublantes de ses hanches et faisait ressortir le haut plus sombre de son habit. Une fine chemise de coton aux manches bouffantes et un corset bleu marine soulignaient la perfection de ses formes. Un pendentif, ainsi que quelques cheveux caramel se glissaient insidieusement dans son décolleté.

Alors qu’elle s’approchait à grand pas de lui, Caoru sentit son sang chauffer dans ses veines et son cœur battre plus vite. Cela faisait si longtemps qu’ils ne s’étaient pas vu. Et la dernière fois fut si … particulière. Cette proximité qui s’instaurait ..

Puis, plus rien.

Il s’était réveillé chez Iris. Seul. La belle avait disparu.

Elle leva enfin son regard vers Caoru :
Monsieur, …

Caoru entendit à peine la fin de la phrase, tant le premier mot avait résonné dans son cerveau.

Il répondit cependant machinalement et presque absent :
Waltermiller …Je m’appelle Caoru Waltermiller, Cerridwen…

Il l’avait appelé Cerridwen, mais était-ce vraiment elle ?
Et pourtant, c’était bien elle. Naïvement, Caoru voulut en avoir le cœur net :
Cerridwen, c’est bien vous ?

Une main hasardeuse se posa sur la joue de Cerridwen, comme un réflexe dû à d’anciens sentiments ou une envie de vérifier même par le tactile que c’était effectivement la petite sorcière.

Et pourtant…

Au contact de la main sur sa joue, Cerridwen fut comme brûlé. Elle le foudroya du regard en reculant.

Monsieur, je ne sais pas pour qui vous me prenez, mais je ne suis pas ce genre de femme. Mon nom est bien Cerridwen, mais il ne me semble pas vous connaître.

En prononçant ses paroles elle vit le visage de Caoru se décomposer et devenir encore plus pale qu’il ne l’était déjà. Elle se sentie honteuse un court instant.

J’étais venue vous remercier de gentillesse et pour les vêtements.

Elle baissa les yeux honteuse.

Si j’étais dans cet état c’est à cause de mon travail, je venais chercher un repas chaud et une chambre pour la nuit. Je suis confuse si vous m’avez prit pour quelqu'un que je ne suis pas.

*Ou quelqu'un que je ne suis plus*

Dans un premier temps, Caoru fut dépité par la réaction de Cerridwen.

Mais, il se ressaisit. Elle ne serait pas la première fille, qui revient sur ses décisions. Mais, de là à faire celle qui ne le connaissait pas ! Elle y allait tout de même un peu fort…

"Très bien ! Si c’est ce qu’elle veut : qu’il en soit ainsi !"

Il répondit alors très formellement :
Excusez-moi, Mademoiselle. Mais vous aviez dit chercher une place : j’avais donc naturellement compris un emploi. Veuillez excuser mon empressement. Ces vêtements sont bien sur un cadeau de la maison.

Le visage de Caoru était tendu : il faut dire qu’il en voulait à la jeune femme d’avoir ainsi abuser de sa confiance. Il tira une chaise et dit avec un sourire de politesse, mais toujours avec le même formalisme :

Mademoiselle Cerridwen désire donc un repas chaud… Prenez place, je vous prie. Je vous apporte la carte. Désirez vous quelques rafraîchissements pour commencer ?