Subway [ Maerlyne vs. Caoru ]

Philippe sortit du métro encore tout retourné du mail, qu’il avait reçu quelques jour plus tôt à son bureau du quartier de La Défense :

Caoru
RDV 05 nov. 22H10
Souterrain Porte Maillot – Neuilly Porte Maillot

On était aujourd’hui le 5 novembre et Philippe avait décidé de rester plus tard au travail afin de prendre le métro opportun. La ligne 1 du métro reliait directement la Défense et Porte Maillot et il fallait une dizaine de minutes à peine pour effectuer le trajet. C’est sûr l’endroit n’avait pas été choisi par hasard. Mais, ce n’est pas ce qui l’inquiétait le plus : cela faisait des années que Philippe Dubois n’avait plus utilisé ce patronyme de Waltermiller, Caoru Waltermiller était mort dans un autre monde. Lui seul connaissait son existence. Lui seul et apparamment quelqu’un d’autre désormais …

Maintenant, il y était. Et il avançait avec méfiance dans ce souterrain trop éclairé et trop vide. La voûte carrelé renforçait cette impression et on se serait cru dans un mauvais polar. Il se fera sûrement agresser, et si ce n’est celui qui lui a envoyé ce message, des loubars de passage s'en chargeront. Surtout que son allure pouvait porter à convoitise, il portait un smoking noir de self-made-man et c’était fait opérer les oreilles afin de passer inaperçu.

Mais, si l'elfe avait changé jusqu’à son aspect, il n’en avait pas oublié ses vieilles habitudes et sa sacoche noir contenait un Python 357 et un Beretta avec 2 chargeurs supplémentaires "au cas où …" Il décida d'ailleurs de mettre le Beretta dans la poche arrière droite de son pantalon en veillant bien à le recouvrir avec sa veste.

Le couloir tournait maintenant. Quelqu’un attendait en face de lui.

Ce lieu était bien étrange pour Maerlyne. Elle était tranquillement dans les bois en train d'explorer les environs de Noctaë, fidèle à son instinct, quand au réveil d'une petite sieste méritée et reposante elle s'était retrouvée dans cet endroit très très louche.

Plus d'arbre, plus de ciel, plus d'animaux, juste une immense caverne, ou plutôt un immense tunnel souterrain, qui en plus semblait fait d'une matière inconnue...

La fée, après maintes réflexions, avait conclu que tout ceci ne pouvait être qu'une illusion, mais elle devait admettre, bien qu'à fort contre-coeur, que cette illusion était fort habile et à son origine devait se trouver un mage extrêmement puissant, bien plus que Maerlyne, et c'était ça qui avait beaucoup de mal à passer. Néanmoins la fée fit contre mauvaise fortune bon coeur, et commença à explorer les environs, essayant de percer les secrets d'une telle magie, pour augmenter ses pouvoirs.

Rapidement cependant, un bruit de pas résonna dans le tunnel, et Maerlyne revint vite à ses habitudes de combat : sort d'invisibilité, illusion de présence, et récitation mentale de ses sorts les plus puissants. Qui que soit celui qui arrivait, il allait avoir une bien mauvaise surprise... et Maerlyne n'allait pas se priver de déchaîner tout son talent, sans oublier son but fondamental : briser ce sort et retrouver le monde réel...

A sa grande surprise, ce fut un humain vraiment banal qui se présenta face à elle, mais elle comprit tout de suite, à son air malveillant et déterminé, qu'il n'était pas là par hasard. Elle le rangea donc immédiatement dans la catégorie "rampant à abattre" et l'observa attentivement, cherchant quelle catégorie de combattant il appartenait. Elle n'avait jamais combattu dans un tunnel, aussi grand soit-il, et elle manquait de repères familiers... Immobile, invisible et cachée derrière une caisse, Maerlyne attendit que son adversaire fasse le premier pas en direction de son illusion miroir debout à quelques mètres de là, plus immobile qu'une statue (et pour cause : il ne s'agissait que d'un sort basique... la fée rusée gardait ses forces pour le futur proche).

L’ombre, qui se dressait en face de Caoru, était une fée. Mais celle-ci semblait étrangement immobile : elle volait cependant ses ailes ne bougaient pas.

L’illusion ressemblait plus à une farce destinée à attirer son attention. Un étrange magicien devait se cacher à proximité… Mais où ?

Caoru dégaina et pointa son arme vers le bout du tunnel derrière l’illusion : à 25 mètres environ, le tunnel présentait une bifurcation. C’est sûr : le mage devait se cacher là-bas. Caoru s’élança, traversant négligemment l’illusion..

Frolant les murs afin d’éviter une éventuelle attaque directe, il jeta un œil au tunnel de droite, puis à celui de gauche. Ce mage semblait réellement se moquer de lui. Caoru retourna dans le tunnel d’où il venait en baissant la tête de dépit. Ce sentiment fut de courte durée, car, lorsqu’il leva les yeux, il vit en face de lui ...